« Cette démangeaison me fout la haine je te jure Harry, il va falloir qu’on s’arrête à une pharmacie sur la route. »
« Retiens-toi de te gratter, ça te passera. »
« Mais je peux pas je te dis, ça démange trop. »
« Concentre toi sur autre chose, mets la musique je ne sais pas. »
« Mais attends je connais le prix de l’apaisyl, je prépare la monnaie, je descends de la voiture, je prends un tube, je paye on part. Deux minutes chrono quoi. Allez Harry! »
« On verra si on en trouve une de pharmacie. Je fais pas de détour parce que t’es pas fichue de regarder la télévision les fenêtres fermées. »
Susanne met la radio en marche, sa main droite jongle entre le bouton pour changer de fréquence et les boutons qu’elle a tant envie de gratter, sur son avant-bras gauche. Susanne a de plus en plus peur d’Harry, peut-être parce qu’il est de plus en plus con.
« Pas ta musique à la con encore. »
« C’est pas de la musique à la con, arrête. »
« Mais Sheryl Crow m’emmerde à la fin Suzie, tu le sais. »
« Mais moi je l’aime bien. Elle est pas bête. »
« Tu parles, elle a été mariée à Lance Armstrong. Je n’appelle pas ça être intello moi. »
« Mais elle est écolo. »
« Tu parles, dire qu’un carré de papier toilette suffit à chaque fois qu’on va au toilette ; c’est pas être écolo, c’est être complètement con et dégueulasse. »
Alors Susanne éteint la radio et fait la gueule. Elle croise les bras l’espace de trente seconde, pour marquer son exaspération. Puis elle ne peut plus tenir et se gratte. Harry lui dit qu’elle pourrait être moins chiante des fois. Elles sont toujours à se plaindre ces bonnes femmes, qu’il lui dit. Et c’est après avoir soupiré de son plus beau « pff » que Susanne se tourne vers la fenêtre. Les champs de tournesol c’est peut-être un peu répétitif mais j’en connais une de connerie qui est bien répétitive. Celle d’Harry. Puis de toute manière ça sert à quoi de le regarder ? Vous croiserez pas son regard puisque ses yeux sont posés dans le décolleté de Susanne. Faut dire qu’elle a des nichons la Suzie, puis pas des petits, pas des qui tiennent dans la main. Alors Harry quand il l’a épousée, il s’est dit que si il pouvait touchait, il pouvait aussi mater. Normal quoi. Mais Susanne, elle, la nuit, elle rêve d’Amazonie. Enfin, pas vraiment, elle rêve de se couper un sein comme une Amazone, puis le deuxième, comme une conne. Elle ne le supporte plus ce con d’Harry, faut dire qu’il devient de plus en plus lourd. Là, il vient de poser une main sur sa cuisse. Elle lui dit :
« Putain Harry, mais garde donc ta saleté de main sur le volant. »
« C’est bon, c’est tout droit, je vais pas nous planter. »
« Eh ouais mais je serais plus tranquille si je voyais tes mains là où il faut.»
« Le jour où tu seras tranquille toi… »
« Bah ça pourrait bien être le jour où tu crèveras. »
1 commentaire(s):
très très drôle...et un peu triste aussi^^
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