jeudi 18 septembre 2008

Si j'avais une brouette #2

« Cath’ »
« J’ai pas le temps là, y’a une dame dans le magasin. »
« Très bien, tu viendras me voir après, j’ai un problème là, par rapport au nombre de
livres restants… »
« Alors, Madame, je vois que vous regardez les couronnes de roses depuis quelques
minutes, vous voulez peut-être un conseil ? »
« Non merci, je…je regarde pour le moment ! »
« Si vous changez d’avis, vous savez où me trouver. »
« Je crois oui. »
« Si vous prenez deux couronnes de roses, la troisième est offerte. »
« Je n’ai pas besoin de trois couronnes. »
« Combien il vous en faut ? »
« Bien trop pour vous, j’en ai peur ! »
« Vous sous-estimez peut-être « La Fleurerie » madame. »
« Il me faudrait environ 150 couronnes. »
« 150 ? Mais c’est énorme, on n’a pas de roseraie à notre disposition Madame.»
« Mademoiselle s’il vous plait ! »
« Ah non, je suis mariée, mais c’est vrai que je fais assez jeune, l’autre jour par
exemple… »
« Non, je parlais de moi : Mademoiselle.»
« Ah ! »
« Oui, je pense que j’avais raison, votre établissement ne pourra pas satisfaire ma
requête… »
Alors que la demoiselle se dirige vers la sortie sans dire au revoir, Marc qui est
resté discret pendant leur conversation la retient. Marc aime les défis mais il aime
encore plus l’argent. Il trouve que « La Fleurerie » n’a pas assez d’envergure. Il se
voyait déjà PDG d’une grande entreprise en sortant de son école de commerce, alors
vous comprenez pourquoi il ne peut pas laisser sortir cette dame, sans rien tenter.
« Pour quand avez-vous besoin de ces fleurs ? »
« Pour jeudi prochain »
« Eh bien, cela nous laisse exactement une semaine. Nous pouvons satisfaire votre
demande. »
« Mais Marc ! »
« Catherine, laisse moi parler avec Madame.»
« Mademoiselle. »
« Oui, excusez-moi Mademoiselle. »
« Je ne peux pas décevoir mon employeur, il m’a dit 150, ça sera 150 ou la porte pour
moi ! Si vous vous engagez, vous ne pourrez pas retourner en arrière. Je dois vous
faire signer un papier… »
« Nous n’avons pas l’habitude de signer de contrat avec nos clients, mais s’il le
faut… »
« Monsieur, il le faut ! »
« Marc, je peux te parler ? »
« Pas Maintenant Catherine, pas maintenant… »
« Mais Marc !!! »
« Ta gueule ! »
« Monsieur, ce n’est pas une manière de parler à sa collègue, et devant une cliente
qui plus est ! »
« C’est ma femme, pas une collègue ! »
« Cela ne vous excuse en rien, mais revenons à nos fleurs. J’en ai donc besoin pour
jeudi midi, vous me livrerez avant 10 heures pour que j’ai le temps de les disposer
selon l’envie de mon patron ! »
« Si ce n’est pas indiscret, pour quel genre d’occasion vous faut-il ces fleurs ? »
« C’est indiscret ! »
« Très bien, comme vous le sentez. Montrez-moi ce contrat ! »
« Je n’ai pas le temps de rester avec vous pour le lire, d’autres affaires m’attendent,
mais lisez le de votre côté, je repasserai vous voir demain matin à 9heures. »
« Au revoir Mademoiselle. »
« Au revoir. »
La porte claque, la demoiselle aux cheveux gris s’en va. Marc sourit. Catherine ne
sourit pas.

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