A force de manger des bonbons, j’ai les veines qui me démangent. Je ne sais pas trop si c’est ça la vraie raison, ou si le fait que je me resserve en rhum tous les quart d’heure depuis six heures y est pour quelque chose. J’ai juste ces putains de vaisseaux sanguins qui s’excitent. Je ne sais pas trop non plus si ces insectes étranges que j’ai vu roder dans ma salle de bain peuvent avoir quelque chose à faire dans cette histoire. Franchement, je n’en sais rien. Je trouve ça juste rassurant de me gratter. Je te regarde dormir depuis trois jours déjà, et je me demande si l’odeur qui se dégage de toi n’est pas non plus à prendre en compte dans mes démangeaisons. Je ne réponds plus au téléphone et j’ai mis la musique à fond, juste assez fort pour ne plus m’entendre penser. J’ai l’impression que le monde entier devrait être amoureux de moi alors je crois que je vais aller me faire couler un bain. Peut-être que je vais prendre une douche en fait. J’ai peur de m’endormir dans le bain, comme toi dans mon lit. Je me lève pour aller jusqu’à la salle de bain. Je vois le courrier que quelqu’un a glissé sous la porte. En fait c’est pas du courrier, c’est juste une menace. Une lettre de rappel où il est écrit avec des lettres coupées dans les magazines : « Dernier délai, demain midi. ». Certes, mais je ne sais pas quand c’est midi et encore moins quand c’est demain. J’enlève mes chaussettes et je fais couler l’eau. Je me trompe, je me lave au shampooing et fait mousser mes cheveux au gel douche. C’est toujours mieux que de ne pas se laver. J’aplatis un peu plus le tube de dentifrice pour en faire sortir le minimum requis. Ca me fatigue. Je brosse pendant quelques instants, pas trois minutes, ça c’est certain. Se brosser trois minutes, déjà faut vraiment avoir que ça à faire, et en plus faudrait avoir au moins 50 dents, je sais pas. Ca m’ennuie.
jeudi 18 septembre 2008
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